Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

C'est Quoi ?

  • : Histoire, Mémoire et Société (ISSN : 2261-4494)
  • : Ce blog se propose tout d'abord de recenser et d'analyser les réminiscences régulières de la mémoire dans notre actualité. Il vise aussi à rassembler différentes interventions d'historiens, mais aussi d'autres spécialistes, sur le rôle et les conséquences de la mémoire dans nos sociétés. Enfin, des réflexions plus fouillées sont proposées ponctuellement sur les manifestations de la mémoire dans les sociétés d'hier et d'aujourd'hui, d'ici et d'ailleurs. ISSN : 2261-4494
  • Contact

C'est Qui ?

  • Mickaël BERTRAND
  • Citoyen, historien et enseignant, j'ai souhaité partager sur ce blog mes réflexions quotidiennes sur la place de l'histoire et de la mémoire dans l'actualité nationale et internationale.
  • Citoyen, historien et enseignant, j'ai souhaité partager sur ce blog mes réflexions quotidiennes sur la place de l'histoire et de la mémoire dans l'actualité nationale et internationale.

Partenaires

Paperblog : Les meilleurs actualités issues des blogs

Cherche La Pépite

2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 10:49

 

A l'approche du 19 mars censé commémorer le cinquantenaire du cessez-le feu officiel de la guerre d'Algérie, les débats et les positions se crispent autour des enjeux de la commémoration d'un conflit dont les mémoires ne semblent toujours pas apaisées sur les deux rives de la Méditerranée.

Nous poursuivons donc notre réflexion sur les enjeux de cette construction mémorielle à la lueur des derniers rebondissements de l'actualité éditoriale et politique.

 

Un coordinateur général tardif et discret

C'est le 23 octobre 2011 que le président de la République Nicolas Sarkozy a nommé Hubert Colin de Verdière au poste de coordinateur général des commémorations du cinquantenaire de la guerre d'Algérie.

Ancien ambassadeur de France en Algérie, ce dernier bénéficie d'une aura et de réseaux indispensables pour éviter de froisser les susceptibilités de l'autre côté de la Méditerranée. Ses qualités de diplomates ont visiblement pesé dans la balance face à Claude Bébéar, actuel dirigeant de la jeune Fondation pour la mémoire de la Guerre d'Algérie qui n'a toujours pas de site Internet et dont le fonctionnement et les activités restent très discrètes, voire floues.

 

De la même façon, l'organisation des commémorations reste modeste, voire transparente, en ce début d'année 2012. Tout se passe comme si les autorités publiques essayaient d'éviter toute forme de polémique jusqu'aux élections présidentielles. Ainsi, l'exposition préparée pour le musée de l'Armée intitulée "L'Algérie à l'ombre des armes" a-t-elle été repoussée du 26 mars au 16 mai, soit exactement après le second tour de l'élection. Idem pour le projet de transfert des cendres du colonel Bigeard aux Invalides.  La pression populaire a été trop forte et le projet a finalement été mis sous silence... jusqu'à quand ?

 

Dès lors, à défaut de cérémonies officielles en présence des représentants politiques, ce sont les médias qui prennent le relais : des dizaines d'émissions de radio, de documentaires télévisés, de colloques, d'exposition et de livres sont prévus progressivement tout au long de l'année. L'Etat ne serait cependant pas totalement absent de cette communication mais tenterait de rester discret. Selon plusieurs rumeurs, Rémy Pfimlin, patron de France Télévisions nommé par le pouvoir exécutif, ferait partie de l'équipe visant à organiser cette commémoration. Dans ces conditions, faut-il s'étonner de l' inflation des programmes étrangement centralisés sur les chaînes publiques

 

Des mémoires irréconciliables ?

Hélas, aucun site ne permet aujourd'hui de centraliser et d'organiser l'ensemble de ces évènements. On comprend bien le dilemme d'Hubert Colin de Verdière qui, en tant que coordinateur général, est censé donner une certaine cohérence à des manifestations dont les acteurs ne parviennent même pas à s'entendre sur une date symbolique de fin de conflit.

Depuis 1963, la Fédération des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (Fnaca) rend hommage aux victimes des combats en Afrique du Nord le 19 mars de chaque année. Cette date correspond à la signature du cessez-le-feu officiel de la guerre d’Algérie.

Toutes les associations d'anciens combattants ne sont cependant pas d'accord sur ce point. L'Union nationale des Combattants (UNC) par exemple considère que cette date n'est pas acceptable car les victimes ont été plus nombreuses après qu'avant ce cessez-le-feu.

Depuis le décret du 28 septembre 2003, l'Etat a choisi d’honorer la mémoire des victimes françaises des combats en Afrique du Nord à la date anniversaire de l’inauguration du Mémorial construit pour elles, quai Branly à Paris, le 5 décembre 2002.

Memorial-guerre-d-Algerie.jpg

 

Pour l'heure, nous devons reconnaître qu'Hubert Colin de Verdière remplit parfaitement sa mission... à l'exception de l'affaire Guy Pervillé. Ce professeur d’histoire contemporaine à l’université de Toulouse Le Mirail et l’un des meilleurs connaisseurs français de la Guerre d'Algérie. C'est donc en cette qualité qu'il a été contacté par le directeur chargé des Archives de France afin de rédiger la notice relative à la fin de la guerre d’Algérie dans le  recueil sur les commémorations nationales 2012. Or, si son texte a été accepté après quelques modifications mineures, il a finalement été publié sans sa signature et avec de nombreux et longs passages tronqués concernant le rôle de l'OAS, des enlèvements de Français, des massacres de Harkis, etc.

Profondément choqué par ces pratiques à la déontologie particulière, Guy Pervillé a décidé de protester et de publier sur son site  la version initiale de son texte qu'il considère comme ayant été censurée.

 

Décidément, les historiens ne veulent pas laisser les politiques travailler tranquillement... à moins que ce ne soit l'inverse ?

 

Partager cet article
Repost0

commentaires