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C'est Quoi ?

  • : Histoire, Mémoire et Société (ISSN : 2261-4494)
  • : Ce blog se propose tout d'abord de recenser et d'analyser les réminiscences régulières de la mémoire dans notre actualité. Il vise aussi à rassembler différentes interventions d'historiens, mais aussi d'autres spécialistes, sur le rôle et les conséquences de la mémoire dans nos sociétés. Enfin, des réflexions plus fouillées sont proposées ponctuellement sur les manifestations de la mémoire dans les sociétés d'hier et d'aujourd'hui, d'ici et d'ailleurs. ISSN : 2261-4494
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C'est Qui ?

  • Mickaël BERTRAND
  • Citoyen, historien et enseignant, j'ai souhaité partager sur ce blog mes réflexions quotidiennes sur la place de l'histoire et de la mémoire dans l'actualité nationale et internationale.
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Cherche La Pépite

3 janvier 2012 2 03 /01 /janvier /2012 17:27

 

L-Histoire-decembre-2011.jpg

 

Comme chaque mois, le dernier numéro de l'Histoire est l'occasion de compléter notre recensement de l'actualité mémorielle.

 

Hilaire MULTON devient conseiller aux commémorations nationales

Hilaire-MULTON.jpgUne brève annonce la nomination d'Hilaire MULTON, historien de l'Italie au XIXe siècle, comme conseiller pour le patrimoine, les musées, les archives, l'histoire de l'art et les commémorations nationales auprès du ministre de la Culture. Une telle casquette est impressionnante mais elle est révélatrice du parcours d'un homme qui multiplie les travaux et les responsabilités. On notera plus particulièrement parmi ses travaux de recherches des notes réalisées pour le ministère des Affaires Etrangères concernant "les enjeux de mémoire autour du génocide arménien de 1915 (mai 2006)" et "Le diplomate face à la mémoire et l’histoire en miettes (juillet 2006)".

Nous attendons donc ses prochaines notes avec impatience en espérant qu'elles pourront avoir une influence bénéfique sur  les prises de positions récentes du gouvernement concernant le génocide arménien.

 

Nantes n'a pas inauguré son Mémorial de l'abolition de l'esclavage

Memorial-de-l-abolition-de-l-esclavage.jpgLe 1er décembre 2011, le député-maire Jean-Marc AYRAULT était censé inaugurer un Mémorial de l'abolition de l'esclavage sur les bords de la Loire d'où des miliers de navires partaient à l'aventure du commerce triangulaire. La rédaction de l'Histoire n'a visiblement pas vérifié si l'évènement annoncé par dossier de presse avait vraiment eu lieu. Le site de la ville de Nantes a pourtant annoncé depuis le 9 novembre 2011 que l'inauguration a été reportée en raison de défauts techniques importants sur les plaques de verre portant les textes commémoratifs.

Dans l'attente de cette date, il est cependant possible de découvrir  le site Internet dédié au Mémorial qui constitue une initiative intéressante mêlant les aspects mémoriels, politiques, scientifiques et pédagogiques.

 

L'inde n'est pas née en 1947 : pour une réécriture mémorielle et postcoloniale de l'histoire indienne

Inde-des-Gupta.jpg

Cédric FERRIER propose un article passionnant sur l'Inde des Gupta, cette dynastie dont nous savons finalement peu de chose à l'exception de ce que l'historiographie nationale transmet et entretient depuis l'accession à l'indépendance en 1947.

Cet article et les travaux de l'historien qui paraîtront prochainement aux Belles Lettres n'adoptent pas une lecture résolument mémorielle. Néanmoins, ils montrent qu'au lendemain de l'accession à l'indépendance après des décennies de colonisation britannique, les autorités indiennes ont encouragé la promotion de ce passé voulu prestigieux qui a conduit à parler d'un "âge d'or" (voir l'ouvrage ci-dessus). Ce n'est que plusieurs décennies plus tard, après l'affirmation économique et diplomatique de l'Inde sur la scène internationale et sous l'impulsion de chercheurs occidentaux que cet héritage flamboyant peut enfin être nuancé. 

L'exercice est intéressant car il permet d'approfondir cette question essentielle des choix historiographiques (implicites ou assumés) d'une nation durant les moments importants de son histoire. Ainsi, l'écriture de l'histoire est elle aussi révélatrice d'une époque donnée et doit être étudiée en tant que telle.

 

Le temps des banquets : entre histoire et mémoire

Le-temps-des-banquets.jpgLe compte-rendu du dernier ouvrage de Vincent ROBERT par Jean-François CHANET illustre bien la valeur ajoutée que les études mémorielles peuvent apporter à l'historiographie. Il montre en effet que c'est par la redécouverte du lien mémoriel existant entre la campagne des banquets de février 1848 "et celle qu'avait suscité dix ans plus tôt la politique de Charles X, jusqu'à la sanction révolutionnaire de 1830" qui permet d'apporter un nouveau regard sur ces évènements essentiels du XIXe siècle. Encore une fois, on s'aperçoit que le rapport des peuples à l'histoire est souvent un moteur qui génère lui-même des évènements historiques.

 

Mein Kampf : abolition ou règlementation ?

mein-kampf.jpgLa chronique de Pierre Assouline aborde enfin un sujet qui risque d'enflammer les libraires, les éditeurs et les politiques d'ici quelques années. C'est en effet en 2015 que les droits du livre d'Adolf Hitler tombent dans le domaine public. Il convient donc dès à présent de réfléchir à l'organisation de cette situation inédite et aux conditions de diffusion d'un ouvrage potentiellement dangereux.

Pierre Assouline adopte une position qui me semble censée : "rééditer Mein Kampf dans un but pédagogique" et dans le cadre d'une édition critique. Il serait en effet naïf de penser que les négationnismes et néo-fascistes n'ont pas déjà accès à l'ouvrage qui circule facilement sur la toile et qui est largement diffusé dans de nombreuses régions du monde,  plus particulièrement en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient.

Comme souvent pour ces questions historiennes et mémorielles, plutôt qu'une loi ou un décret, la science et la réflexion sont des armes beaucoup plus efficaces.

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