Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

C'est Quoi ?

  • : Histoire, Mémoire et Société (ISSN : 2261-4494)
  • : Ce blog se propose tout d'abord de recenser et d'analyser les réminiscences régulières de la mémoire dans notre actualité. Il vise aussi à rassembler différentes interventions d'historiens, mais aussi d'autres spécialistes, sur le rôle et les conséquences de la mémoire dans nos sociétés. Enfin, des réflexions plus fouillées sont proposées ponctuellement sur les manifestations de la mémoire dans les sociétés d'hier et d'aujourd'hui, d'ici et d'ailleurs. ISSN : 2261-4494
  • Contact

C'est Qui ?

  • Mickaël BERTRAND
  • Citoyen, historien et enseignant, j'ai souhaité partager sur ce blog mes réflexions quotidiennes sur la place de l'histoire et de la mémoire dans l'actualité nationale et internationale.
  • Citoyen, historien et enseignant, j'ai souhaité partager sur ce blog mes réflexions quotidiennes sur la place de l'histoire et de la mémoire dans l'actualité nationale et internationale.

Partenaires

Paperblog : Les meilleurs actualités issues des blogs

Cherche La Pépite

3 novembre 2012 6 03 /11 /novembre /2012 07:20

 

Depuis que ce site existe, la question des mémoires de Pétain est quasiment devenue un fil rouge. Elle a fait l'objet de plusieurs articles présentant notamment l' Association pour défendre la Mémoire de Pétain, essayant de comprendre  le mouvement de retrait en 2010 des dernières rues "Pétain" en France, mais aussi en s'interrogeant sur l'absence de cet homme sur le Carrefour des Maréchaux à Verdun où il pourrait légitimement trouver une place.

La question est aujourd'hui relancée par le dernier ouvrage de Cécile Desprairie intitulé L'héritage de Vichy, Ces 100 mesures toujours en vigueur (Armand Colin, octobre 2012). 

 

L-heritage-de-Vichy.jpg

 

Autant le dire directement, je n'ai guère été enthousiasmé par la démarche qui consiste à recenser le plus largement possible les mesures adoptées entre 1940 et 1944 et perpétrées à la Libération.

En présentant cet ouvrage sous cet angle, l'auteur entretien le mythe mémoriel selon lequel Vichy serait une parenthèse dans l'histoire de France que le général De Gaulle serait venu refermer. Or, cette lecture politique et symbolique a été battue en brèche depuis bien longtemps par les historiens dans de nombreux domaines : Gérard Noiriel dans Les origines républicaines de Vichy, Marc Boninchi dans Vichy et l'ordre moral, et des dizaines d'autres ouvrages qui rappellent que la Révolution Nationale a laissé des traces presque indélébiles dans notre société.

Quoiqu'en dise Emmanuel Le Roy Ladurie dans la préface, je ne considère pas que ce livre "va déranger".  Il permet en revanche de rassembler dans ces quelques pages des exemples précis, approfondis et argumentés permettant de diversifier un peu l'éternel exemple sans cesse rabâché de la fête des Mères. En ce sens, Cécile Desprairie vient de combler efficacement une importante lacune éditoriale.

 

Ce qui nous intéresse davantage sur ce site, ce sont finalement les questions soulevées par l'existence d'un tel ouvrage. Pourquoi est-il encore nécessaire de rappeler en 2012 que le régime de Vichy n'a pas été qu'un gouvernement de façade visant à aménager l'occupation allemande ? Quarante ans après Paxton et son ouvrage qualifié de "révolution", pourquoi a-t-on l'air de redécouvrir encore une fois que le régime de Vichy a avancé un véritable projet de société qu'il a mis en place d'autant plus facilement qu'il était dénué de tout blocage institutionnel ?

Certes, certaines décisions étaient à ce point détestables qu'elles ont été abrogées dans l'urgence, mais de nombreuses autres n'étaient souvent que la continuité des réflexions législatives de la IIIème République ou bien des sujets qu'il aurait été impossible d'avancer dans un autre contexte. 

 

Bref, quarante ans après Paxton, je pense qu'il serait temps de proposer une réflexion sur la construction mémorielle du régime de Vichy à l'instar de ce que l'on enseigne désormais à nos élèves de Terminale pour la déportation et la résistance.

Partager cet article
Repost0

commentaires