Ce blog se propose tout d'abord de recenser et d'analyser les réminiscences régulières de la mémoire dans notre actualité. Il vise aussi à rassembler différentes interventions d'historiens, mais aussi d'autres spécialistes, sur le rôle et les conséquences de la mémoire dans nos sociétés. Enfin, des réflexions plus fouillées sont proposées ponctuellement sur les manifestations de la mémoire dans les sociétés d'hier et d'aujourd'hui, d'ici et d'ailleurs. ISSN : 2261-4494
Et de deux !
A la suite de notre précédent article sur la prise de position de François Bayrou pour le rétablissement de l'enseignement de l'histoire en Terminale scientifique, nous avons reçu de nombreuses réactions : "Que disent les autres ?", "Doit-on voter pour François Bayrou ?", "Avez-vous reçu une proposition pour devenir le prochain ministre de l'Education nationale de François Bayrou ?"...
Je tiens à rassurer les fidèles lecteurs de cette chronique, je n'ai pas l'intention pour l'instant de retirer ma candidature à l'élection présidentielle française.
Si plusieurs concurrents commencent à redouter la force de notre mouvement, ils se contentent pour l'instant de piller quelques points de notre programme sans pour autant s'emparer de l'ensemble de nos propositions.
A l'extrême gauche, Jean-Luc Mélenchon s'est également exprimé sur l'histoire à l'occasion de ses voeux à la communauté éducative le 30 janvier 2012 :
Autour de la 56ème minute, Jean-Luc Mélenchon expose ses positions sur l'enseignement de l'histoire :
"S'il faut proposer quelques idées, en voici. (...) Dans les cours, révision générale des programmes pour en expulser le sexisme, rétablissement de tout ce qui concourt à la formation d'une conscience éclairée. Il est absolument inadmissible qu'on ait retiré l'enseignement de l'histoire de certaines branches. Il y sera rétablit. Et, quand il est enseigné, il sera d'abord revérifié. Il n'est pas supportable que par une espèce d'aberration venant de je ne sais qui, on globalise, sous couleur de totalitarisme, la mise dans un pot commun du nazisme et de ses victimes communistes. C'est un attentat contre l'esprit. Nous ne le tolérerons pas. De la même manière qu'il n'est pas acceptable qu'une quelconque génération de jeunes Français ou en tout cas de jeunes qui passent pas nos écoles, une quelconque génération n'ai pas appris au moins une fois de A jusqu'à Z l'histoire de la glorieuse Révolution de 1789. Et bien sûr, des autres révolutions populaires qui ont été les étapes de la construction de notre pays. Exact, la commune".
Jean-Luc Mélenchon s'engage donc sur le rétablissement de l'histoire en terminale S... mais à quel prix ?
Doit-on comprendre dans son discours qu'il envisage de devenir le grand ordonnateur des programmes de l'enseignement publique ? Comment compte-t-il peser sur les orientations des programmes ? Sur les sujets mêmes qui feront l'objet d'une attention particulière ? Ainsi que sur les orientations historiographiques ?
Ne nous voilons pas la face. L'enseignement de l'histoire a toujours été pensé et justifié comme un outil permettant de justifier la République, puis les orientations idéologiques au sein de cette République.Sur le fond, nous souhaitons également que l'enseignement accorde une place plus grande à l'histoire sociale.
Néanmoins, sur la forme, doit-on accepter pour autant qu'un candidat à l'élection présidentielle affirme avec autant d'aplomb qu'il imposera sa marque sur la formation intellectuelle des plus jeunes afin de distiller les idées qui sont les siennes. Est-ce une conception vraiment démocratique du pouvoir ? Est-ce vraiment la meilleure façon de concourir "à la formation d'une conscience éclairée" ?
En d'autres temps et d'autres circonstances, on utilisait un terme précis pour qualifier cette pratique : la propagande.
Pour écrire l'histoire ensemble, sans perdre la mémoire
Mémorice de France
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