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Ce blog se propose tout d'abord de recenser et d'analyser les réminiscences régulières de la mémoire dans notre actualité. Il vise aussi à rassembler différentes interventions d'historiens, mais aussi d'autres spécialistes, sur le rôle et les conséquences de la mémoire dans nos sociétés. Enfin, des réflexions plus fouillées sont proposées ponctuellement sur les manifestations de la mémoire dans les sociétés d'hier et d'aujourd'hui, d'ici et d'ailleurs. ISSN : 2261-4494

La mémoire dans les programmes de lycée

 

 

Pour ceux qui ne le savent pas encore (au-delà du microcosme professoral), la réforme de l’enseignement en lycée a pour conséquence une révision profonde des programmes.

Les médias ont peu relayé cette information (un scandale chassant l’autre…), mais l’enseignement de l’histoire recule progressivement à l’école. Hélas, plus personne ne parvient à élever la voix au-dessus des querelles pour réaffirmer que l’histoire est la « mémoire d’un peuple » qui « confère à la nation son identité » comme cela avait été fait à l’Assemblée nationale en 1980.

 

A défaut, les premières propositions de programmes de Terminale L et ES (puisque l’enseignement de l’histoire en Terminale S a été supprimé) viennent d’être communiqués (notamment par l’intermédiaire de l’indispensable Association des Professeurs d’Histoire-Géographie (APHG) qui rencontrait mercredi 2 mars l’Inspection Générale).

Si je m’insurge (avec nombre de mes collègues) contre la diminution des heures d’enseignement d’histoire, je me réjouis de voir apparaître dans ces propositions une réflexion intitulée « Rapports des sociétés à leur passé ».

Celle-ci se décline en deux points :

1. Histoire et patrimoine

Au choix : étude d’une ville (centre urbain ancien) au choix : Rome / Jérusalem/ Paris

2. Histoire et mémoire

Au choix :

· L’historien et les mémoires de la seconde guerre mondiale.

· L’historien et les mémoires de la guerre d’Algérie.

 

On retrouve dans ces propositions l’expression d’une liberté pédagogique renforcée qui se présente comme la contrepartie d’une réforme difficile à mettre en place.

 

J’observe avec satisfaction la diversification de l’approche mémorielle qui ne se résume plus à la seule période de la Seconde Guerre mondiale mais qui s’élargit à d’autres champs.

L’approche patrimoniale tout d’abord est particulièrement intéressante si elle permet aux élèves d’amorcer une réflexion sur l’historicité de leur environnement (voir les premières propositions sur ce blog dans la rubrique « Lieux de mémoire »).

L’introduction d’une réflexion sur les mémoires de la guerre d’Algérie était attendue depuis que le secrétaire d’Etat chargé aux Anciens Combattants avait annoncé en septembre 2010 la création d’une Fondation pour la Mémoire de la Guerre d’Algérie.

Je suis en revanche beaucoup plus circonspect quant à l’intitulé : « L’historien et les mémoires » alors que le thème général est « Rapports des sociétés à leur passé ». Doit-on comprendre que cette étude devra se réduire à une synthèse historiographique telle qu’on en trouve déjà dans certains manuels ? Le rapport des sociétés à leur passé devra-t-il être réduit à la vision des historiens ?

Espérons plutôt que ces projets évolueront vers une définition plus large du sujet.

 

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S
I am glad to know the changes that have implemented in Association of History Teachers Geography. These changes made just after the reform of teaching in high school. History is not my favorite subject but I do support this change in teaching.
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B
<br /> <br /> Qu'est-ce qu'une nation ? se demandait, parmi d'autres, Renan.<br /> <br /> <br /> Les E-U et la Suisse sont les seules nations dignes de ce nom à ne pas devoir leur existence au principe dynastique. Il a l'avantage de donner aux communautés humaines la chose la plus importante<br /> :  la durée.<br /> <br /> <br /> Cette durée fait tout : langue, littérature, arts, politique et administration. Encore faut-il qu'on en prenne conscience. L'Histoire est là pour ça.<br /> <br /> <br /> <br />
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