Ce blog se propose tout d'abord de recenser et d'analyser les réminiscences régulières de la mémoire dans notre actualité. Il vise aussi à rassembler différentes interventions d'historiens, mais aussi d'autres spécialistes, sur le rôle et les conséquences de la mémoire dans nos sociétés. Enfin, des réflexions plus fouillées sont proposées ponctuellement sur les manifestations de la mémoire dans les sociétés d'hier et d'aujourd'hui, d'ici et d'ailleurs. ISSN : 2261-4494
L'une des ambitions de ce blog depuis sa création est d'apporter une vision historienne, notamment par le prisme de l'analyse mémorielle, à l'actualité nationale et internationale. C'est pourquoi nous continuons aussi, en plus des articles de fond, à relayer leurs propos en espérant qu'ils puissent encourager les citoyens à prendre conscience que les historiens ont eux aussi, aux côtés des sociologues, des économistes, des politologues, etc..., des analyses pertinentes à partager pour mieux comprendre ensemble les logiques de fonctionnement de notre monde contemporain.
C’est un historien américain qui répond aujourd’hui aux questions des journalistes de La Tribune pour proposer aux lecteurs sa grille d’analyse du monde contemporain.
Historien d’origine britannique et désormais professeur de la prestigieuse université américaine de Harvard, Niall Fergusson est un chercheur quelque peu atypique et provocateur. Pierre Grosser, dans un article d’Alternatives Economiques, explique qu’il a été happé par le star-system académique américain. Sylvie Laurent le décrit comme une « Rock Star » dans La Vie des Idées.
Il faut avouer que ce dernier ne se fait pas prier pour apparaître dans les médias et qu’il maîtrise avec brio l’art de la communication comme le prouvent son site Internet personnel ou la nature des films documentaires auxquels il participe.
Jeune, beau, riche et célèbre : Niall Fergusson assume son image d'historien médiatique
Certes, ses thèses d’histoire globale sont parfois contestées… mais aussi parce qu’elles ont le mérite d’être connues et reconnues dans le monde entier. L'historien n'a d'ailleurs pas que des ennemis au regard de la brillante carrière qu'il mène depuis plus d'une décennie.
L’interview qu’il donne au Journal La Tribune mérite donc à mon avis d’être lu car elle nous interroge sur la place de l’historien dans notre société :
Il résume notamment dans ses propos ses axes de travail principaux sur l’évolution des empires en l’appliquant à l’exemple très actuel des Etats-Unis face à l’émergence de la Chine. Il met en perspective cette transition de la suprématie sur le monde en relativisant notamment son exceptionnalité, mais en apportant aussi une lecture relativement pessimiste. Il s’intéresse ensuite à la crise européenne avec une même inquiétude quant à la possibilité d’évoluer vers une intégration complète et à enrayer des tendances populistes émergent progressivement mais sûrement.
Parmi ces ouvrages les plus connus :
Colossus. The Rise and Fall of the American Empire, Allen Lane, 2004.
Empire. The Rise and Demise of the British World Order, 2003.
Virtual History. Alternatives and Counterfactuals, Basic Books, 1999.