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C'est Quoi ?

  • : Histoire, Mémoire et Société (ISSN : 2261-4494)
  • : Ce blog se propose tout d'abord de recenser et d'analyser les réminiscences régulières de la mémoire dans notre actualité. Il vise aussi à rassembler différentes interventions d'historiens, mais aussi d'autres spécialistes, sur le rôle et les conséquences de la mémoire dans nos sociétés. Enfin, des réflexions plus fouillées sont proposées ponctuellement sur les manifestations de la mémoire dans les sociétés d'hier et d'aujourd'hui, d'ici et d'ailleurs. ISSN : 2261-4494
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  • Mickaël BERTRAND
  • Citoyen, historien et enseignant, j'ai souhaité partager sur ce blog mes réflexions quotidiennes sur la place de l'histoire et de la mémoire dans l'actualité nationale et internationale.
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Cherche La Pépite

18 février 2012 6 18 /02 /février /2012 15:48

 

Mercredi 15 février 2012, en seulement quelques heures, les propos du député Christian Vanneste sur la déportation homosexuelle se sont transformés en une véritable polémique politique, historique et médiatique. Retour sur les faits, leurs conséquences et les perspectives qui devraient émerger d'un tel débat. 

 

 

Les propos de Vanneste, Klarsfeld et les autres

 

Christian Vanneste pour le au site LibertePolitique.com

La polémique a commencé autour des propos prononcés sur la vidéo ci-dessus et transcris ci-dessous :
"Il y a la fameuse légende de la déportation des homosexuels. Il faut être clair là-dessus. Manifestement, Himmler avait un compte personnel à régler avec les homosexuels. En Allemagne, il y a eu une répression des homosexuels et la déportation qui a conduit à peu près à 30 000 déportés. Il n'y en pas eu ailleurs. Et notamment en dehors des trois départements annexés, il n'y a pas eu de déportation homosexuelle en France".

Quelques heures plus tard, l'historien Serge Klarsfeld était interrogé par plusieurs médias. Voici la réponse qu'il apporte à  Nouvelles de France :

"De France, il n’y a pas eu de déportation d’homosexuels. Un déporté homosexuel a bien témoigné, mais il est parti d’Alsace, territoire qui se trouvait régit par les lois allemandes (...).Il n’a jamais été question de déporter des homosexuels français. Je n’ai jamais entendu dire que l’on arrêtait des gens parce qu’ils étaient homosexuels. Les personnes homosexuelles qui ont pu être arrêtées en France ne l’ont pas été en raison de leur homosexualité. Il y a certainement eu des homosexuels déportés mais pour d’autres raisons. Cela pouvait être pour non-respect du couvre-feu ou pour fait de résistance ou tout simplement des condamnés de droit commun (...).

On ne peut absolument pas comparer ce type de déportation avec la déportation des Juifs. La question qui est intéressante, c’est de savoir comment et pourquoi en Allemagne, alors que des nazis étaient homosexuels, on arrêtait des homosexuels (...).

Ceux qui soutiennent qu’il y a eu une déportation diront qu’il y en a eu 2 ou 3 mais en Alsace ! Or, l’Alsace était considérée comme allemande à l’époque !".


Depuis, d'autres soutiens ont été exprimés comme celui d'Eric Zemmour, Robert Ménard ou encore Yvan Rioufol. En somme, tous les éditorialistes ont peu ou prou réagit à cette polémique. 


Retour sur mon positionnement autour de cette polémique
A partir de mercredi matin 9h et ceci jusqu'à 22h, mon téléphone portable s'est transformé en véritable standard téléphonique avant que les dizaines de journalistes ayant essayé de me contacter ne parviennent à saturer et bloquer ma messagerie. Entre deux interviews, j'ai malgré tout essayé d'aller assurer mes cours devant des élèves dont quelques uns, par je ne sais quelle ramification obscure,  avaient également été contactés par des journalistes qui souhaitaient obtenir mes coordonnées. Bref, le contexte immédiat n'a guère été favorable à l'analyse réflexive et c'est pourquoi j'ai souhaité revenir plus longuement et calmement sur cette affaire dans le cadre de ce blog.

Ma position a été claire et constante tout au long de la journée : les propos de monsieur Vanneste sont une énième provocation que je condamne fermement.
Hélas, les impératifs des montages d'interviews radios et télévisuelles ou les obligations de synthétiser les propos dans un article n'ont pas toujours permis de rendre suffisamment lisible une argumentation qui nécessite nuance, prudence et précision. D'où cette mise au point dont les principales idées ont été développées dans cet ouvrage publié l'année dernière : 
Couverture
Mickaël BERTRAND (dir.), La déportation pour motif d'homosexualité, débats d'histoire et enjeux de mémoire, Lyon, Mémoire Active, janvier 2011 (en vente sur la librairie en ligne du Bal des Ardents)


Que savons-nous sur la déportation pour motif d'homosexualité ?

J'ai lu et entendu de nombreuses approximations depuis mercredi dernier et je souhaiterais donc commencer par rappeler quelques chiffres   :
   - Durant le IIIème Reich (et donc pas seulement pendant la Seconde Guerre mondiale), plusieurs dizaines de milliers d'homosexuels sont inquiétés par les forces de l'ordre nazies. Le Mémorial de l'Holocauste de Washington propose l'estimation de 100 000. 
   - Ces différentes interpellations ont conduit à environ 60 000 condamnations au titre du paragraphe 175 du code pénal allemand réprimant l'homosexualité. Les peines pouvaient s'exercer sous forme d'emprisonnement dans un lieu pénitentiaire "traditionnel" ou sous forme d'internement dans un hôpital psychiatrique avec pour obligation de subir des expériences médicales qui consistaient parfois en une castration pure et simple.Cela ne signifie pas cependant que 60 000 homosexuels ont été condamnés. Certains ont en effet faire l'objet de plusieurs condamnations durant la période 1933-1945.
   - Dans certains cas, des homosexuels ont été condamnés à des peines plus lourdes qui les ont conduit dans des camps de concentration. On estime aujourd'hui entre 5000 et 15 000 le nombre de ces victimes de la barbarie nazie qui ont été contraintes à porter le triangle rose. Encore une fois, aucune règle ne peut cependant être établie. Certains homosexuels ont été condamnés directement à rejoindre un camp de concentration tandis que d'autres, pour des actes similaires, étaient envoyés en prison ou en hôpital psychiatrique.
tablo triangles
Tableau des triangles en usage dans le camp de Dachau

Ces données préalables permettent d'ores et déjà de constater que les propos de monsieur Vanneste sont plutôt aléatoires puisqu'il avance le chiffre de "30 000 déportés" dans le cadre de la répression des homosexuels en Allemagne.


Quelle est la situation en France ?
L'enjeu de cette polémique repose cependant essentiellement sur la question de la déportation d'homosexuels français. Dans l'ouvrage que j'ai dirigé et édité en janvier 2011, nous avons proposé avec Arnaud Boulligny, Marc Boninchi et Florence Tamagne les données suivantes :
   - 22 déportés français à partir des territoires annexés au Reich,
   - 32 déportés français à partir des territoires du Reich,
   - 7 déportés français à partir des territoires occupés,
   - 1 déporté français dont nous ne connaissons pas le lieu d'arrestation.
Au total, nous pouvons donc considérer que 62 Français ont été déportés pour motif d'homosexualité.

Ces chiffres ne peuvent cependant être compris que s'ils sont accompagnés des explications et précautions suivantes :
   - Dans certains cas, le motif d'homosexualité est évoqué dans les dossiers sans qu'il soit toujours possible de savoir si c'est pour cette unique raison ou pour d'autres activités de résistance, politiques... que l'individu a été envoyé en camp de concentration. On a en effet trop souvent théorisé et catégorisé un processus concentrationnaire fort complexe dans lequel le motif d'arrestation est parfois perdu, échangé ou modifié sans raison lors de transferts. Les déportés pour motif d'homosexualité n'ont donc pas tous porté le triangle rose.
   - Contrairement aux propos tenus par monsieur Vanneste, il est complètement faux de considérer que seuls les homosexuels alsaciens et mosellans ont été déportés car ils habitaient sur un territoire annexé. Différents témoignages tendent en effet à montrer que les nazis ont adopté une stratégie bien plus vicieuse et, encore une fois, aléatoire. Considérant que l'homosexualité est une perversion qui affaiblie le corps social, ils ont parfois évacué les homosexuels de cette région vers la France dite "libre" avec le secret espoir d'attenter à la puissance morale et démographique de ce pays qu'ils entendaient ainsi contrôler plus facilement à la fin de la guerre.
   - Il n'est pas non plus anodin de constater que le chiffre le plus élevé est désormais constitué par les Français résidant en Allemagne durant leur arrestation. Cette réalité a été révélée par l'intuition d'Arnaud Boulligny qui rappelle que de nombreux citoyens français ont été envoyés au sein du Reich dans le cadre du Service du travail Obligatoire (STO) ou bien ont rejoint volontairement ce territoire.
   - Enfin, il est nécessaire de préciser que ces chiffres sont le reflet d'une recherche actée en janvier 2011. Lors de leur parution, j'avais indiqué en introduction qu'ils étaient amenés à augmenter. Depuis, de nouveaux dossiers ont été ouverts, de nouvelles archives ont été découvertes et nous pouvons d'ores et déjà affirmer que les données précédemment publiées seront largement revues à la hausse dans les mois à venir.


Christian Vanneste avait-il raison ?
Monsieur Vanneste est un homme intelligent et prudent. Il a été condamné en 2006 par le tribunal correctionnel de Lille puis par la cour d'appel de Douai en 2007 pour « injures en raison de l'orientation sexuelle ». Bien que la cour de Cassassion ait considéré en 2008 que ses propos ne dépassaient finalement pas les limites de la liberté d'expression, la 17e chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris a considéré le 10 février 2012 (le jour même où la vidéo de son interview a été mise en ligne) que l'accusation d'homophobie proférée à son encontre bénéficie d'une « base factuelle suffisante ».
Il faut également souligner que monsieur Vanneste a déposé le 6 juillet 2006 une proposition visant à supprimer dans la loi sur la liberté de la presse la condamnation pour diffamation envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur orientation sexuelle.

C'est donc aussi, me semble-t-il, dans ce contexte qu'il faut interpréter les propos du député et faire une mise au point sémantique.
Dans son interview, Christian Vanneste affirme : "En dehors des trois départements annexés, il n'y a pas eu de déportation homosexuelle en France".
Qu'entend-il par "déportation homosexuelle en France" ? Si cet ancien professeur de philosophie et homme politique rompu aux stratégies de communication médiatiques emploie cette expression plutôt qu'une autre, on peut supposer qu'il a largement pesé le poids de ses mots et leur sens supposé. Il a donc vraisemblablement conscience que parler de déportation des homosexuels, de déportation homosexuelle ou de déportation pour motif d'homosexualité n'a pas le même sens.
Dans l'introduction de l'ouvrage cité ci-dessus, je consacre un long paragraphe à cette question sémantique en soulignant justement qu'elle a suscité depuis des années de nombreuses approximations intolérables. Lorsqu'on parle de "déportation pour motif d'homosexualité en France", on évoque exclusivement les homosexuels ayant été déportés pour ce motif tandis que lorsqu'on parle de "déportation des homosexuels", on inclue nécessairement les milliers d'homosexuels déportés pour faits de résistance, parce qu'ils étaient aussi juifs, etc.
Entre les deux, il existe cette expression ambiguë de "déportation homosexuelle" qu'emploie justement Christian Vanneste. Peut-on vraiment considérer qu'il s'agisse d'un hasard dans la bouche d'un homme qui a consacré tant de temps et d'énergie à lutter contre les droits et les revendications des homosexuels ? Je ne le crois pas.


Et si cette polémique pouvait devenir utile ?
L'inflation médiatique est retombée aussi vite qu'elle s'est enflammée.
Le soir même, Nicolas Sarkozy condamnait les propos du député sans trop s'attarder. Pas question que le lancement de sa campagne soit entaché d'une telle polémique. Dans la continuité, on peut supposer que l'UMP va prochainement acter son exclusion du parti majoritaire. De plus, j'ai déjà été contacté par des avocats qui travaillent dans l'optique d'un dépôt de plainte contre ses propos afin que l'affaire se poursuive en justice.
A titre personnel, je regrette que l'histoire de la déportation pour motif d'homosexualité soit entachée d'une telle dérive mais je dois reconnaître qu'elle a permis de porter à la connaissance publique un évènement de l'histoire nationale et européenne encore mal et peu connu. Nombreux sont les journalistes qui m'ont recontacté en cette fin de semaine afin de prendre le temps de comprendre et non plus seulement de réagir à l'actualité. C'est aussi à eux que s'adresse cet article.
Mon souhait le plus cher serait que cette polémique ne soit pas vaine et qu'elle permette désormais de relancer des recherches qui s'avèrent encore longues et difficiles. Les archives sont nombreuses et éparpillées. Leur traitement nécessite du temps et des moyens rarement disponibles pour ce type de sujets dans le cadre de l'université française. Peut-être pourrions-nous retenir de cette polémique qu'il devient urgent de se donner les moyens matériels de travailler sur cette facette de notre histoire ?
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commentaires

M
<br /> Merci pour votre réponse. Quand on voit que Pierre Seel a mis plus de 30 ans (et une énergie immense !) pour qu'on lui reconnaisse le statut de déporté homosexuel (oui, en Alsace, ca<br /> arrange bien des gens..), quand on sait le black out total fait par certains pour éviter de parler des rafles contre les gitans, handicapés etc, on n'imagine que ses trois cas de personnes<br /> déportées et aujourd'hui décédées et et (les milliers d'autres en attente d'études) resteront dans des boîtes à chaussure.Que l'on exhume ces fiches, les renseignements qui me sont<br /> parvenus (trouvables sur le net  bien entendu) ne sont pas sortis d'un chapeau.Comme le disait un autre intervenant, il est à craindre que des personnes furent déportées directement<br /> pour ce motif en Allemagne sans condamnation préalable sur le sol français, il est à craindre que si un autre motif se trouve sur la fiche, accolé au motif d'homosexualité (car les motifs<br /> d'arrestation, vous le savez, étaient en général multiples) on dise que l'homosexualité n'est pas vraiment en cause, ben voyons...Mais que diable, avant que les tenants de la pensée<br /> unique sur la déportation ne s'en emparent et les fassent disparaître (on a vu pire...), retrouvons les fiches, faisons un buzz médiatique salutaire, comme l'a tant fait Klarsfeld,qui enquêtait<br /> jusqu'en Argentine pour retrouver des totionnaires nazi. Ok, je n'interviens plus, je vous laisse travailler, vous êtes en fait LE référent principal pour cette question, mais<br /> alors, seules les fiches peuvent parler et ôter les suspicions (même si vous dîtes, je crois dans le site du nouvel obs, qu'un historien n'est pas celui qui cherche LA<br /> Fiche qui éclarera tout)  : il ont été arrêtés parce qu'ils dansaient dans des bals homos clandestins ou parce qu'ils faisait AUSSI du marché noir, ou qu'ils projetaient<br /> de faire un réseau de résistance avec leur amant ? le danseur, le tragédien, l'étudiant était-ils AUSSI juifs ou pas ? Etaient-ils communistes ou pas ? Handicapés, gitans etc ou pas<br /> ?  Je ne sais, enfin, bref, il y a bien une fiche à leur sujet, qu'est -il inscrit REELLEMENT SUR  CES FICHES  ??? Bon, je vous laisse, mais si près du but, il faut vite, vite agir<br /> car trop de gens trouvent un intérêt déplacé à "s'approprier"  la déportation (Tony Gatlif , réalisateur,l'a encore dit et répèté : quand il a eu l'audace d'évoquer et de<br /> retracer la déportation des gitans, les associations communistes et juives en particulier ont tout fait pour enrayer son travail) d'ailleurs vous pouvez ne pas publier mon message, mais<br /> agissez , trouvez vite l'original des fiches, photocopiez-les.Mais je suis persuadé que vous subissez actuellement de fortes pressions et de la déstabilisation :pour ne pas aller<br /> jusqu'au bout de votre travail ou pour  donner une version qui va dans le sens des certains qui considèrent que seul la déportation de leur communauté de croyance ou d'opinion politique<br /> doit rester dans l'histoire, et que les autres déportés doivent rester aux oubliettes. Ces gens ont la peur insensée de perdre le monopole de la souffrance, des commémorations, comme si<br /> le souvenir exclusif de leurs seuls déportés permettait de leur accorder quelques privilèges, subventions et autre aura historique ou médiatique.Et ils profitent du<br /> quasi- vide d'études historiques que vous cherchez à grand peine à combler pour oser dire que nous sommes des affabulateurs et des spécialistes de la victimisation,<br /> qui cherchont à falsifier l'histoire "à notre profit" (sauf que, je ne connais aucun gay qui a jamais prétendu qu'une déportation massive et systématique des homos a eu lieu<br /> en France occupée, n'en déplaise à Vanneste ).Allez, maintenant, je ne ferai que vous lire et attendre vos articles, toujours forts instructifs et documentés, en espérant que le doute soit levé,<br /> même s'il fallait se résoudre à accepter que le funeste Vanneste "aurait " raison, même si la faille de l'histoire dans laquelle il s'est glissé lui a permis d'étayer ses<br /> dénigrantes et dégradantes thèses à l'égard de l'homosexualité, contre lesquelles il faut aussi lutter, mais c'est un autre combat... <br />
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M
<br /> <br /> Merci pour votre réaction.<br /> <br /> <br /> Les recherches continueront autour de cette question dont LE spécialiste est Arnaud Bouligny qui promet de belles découvertes à venir.<br /> <br /> <br /> Bien cordialement,<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Klarsfeld dans le texte :"En France, il n'y a pas eu de déportation d'homosexuels". Et plus loin : Les personnes qui ont pu être arrêtées en France ne l'ont pas été en raison de leur<br /> homosexualité. Pourtant, Il y a eu des déportés pour homosexualité , Klarsfeld,Vanneste et consors se trompent; Pour la mémoire de Jean-Henri T, Georges C et d'un danseur d'opéra (au moins !), il<br /> faut agir, que les associations portent plainte :je cite "Parmi les cas recensés de déportation pour motif d’homosexualité depuis Paris , il y a :<br />  Jean Henri T., artiste dramatique arrêté en 1944 à Paris car il entretenait une liaison avec un Allemand.<br />  Un danseur d'opéra fréquentant les bals homosexuels clandestins de Paris. Arrêté le 22 août 1943 Place Blanche, il est emprisonné à Nanterre, puis remis le 1er octobre 1943 à la Brigade<br /> Mondaine de Paris qui le livre aux forces allemandes en vue de sa déportation.<br />  Georges C., homosexuel âgé de 17 ans et originaire de Dreux. Arrêté à Paris en novembre 1941, il est condamné à 5 ans de prison. Interné à Fresnes, il est transféré par convoi de la Gare de<br /> l'Est en direction de Karlsruhe (Allemagne). Il meurt de tuberculose dans le camp où il fut déporté". Alors pourquoi ne pas le dire, répèter haut et fort ces exemples qui sont clairs, même si des<br /> milliers de dossiers ne sont pas encore étudiés, ces trois cas clairs disent bien que le motif de l'arrestation et de la déportation n'était rien d'autre que l'homosexualité, non ? Ils ne parlent<br /> pas, ces messieurs, de déportation de masse, ces trois cas clairs doivent suffire à  les démentir, Klarsfeld parle du déporté alsacien Pierre Seel, pourquoi ne pas lui indiquer le sort de<br /> ces trois parisiens ?<br /> Les faits sont là, retrouvons les documents qui ont établi ces trois cas et montrons-les, c'est bien faire oeuvre d'historien et non de polémiste, je pense. Amitiés<br />
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M
<br /> <br /> Pour répondre à votre question, le problème avec les cas que vous indiquez, c'est justement qu'à ma connaissance, le motif d'homosexualité n'apparaît pas clairement comme le facteur explicatif<br /> unique de leur arrestation et de leur déportation.<br /> <br /> <br /> Les suspisions sont fortes mais ne permettent pas encore pour le moment d'être catégorique sur ce point.<br /> <br /> <br /> Bien cordialement,<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> Sur le net l'analyse des liens du blog de Vanneste, pour faire le lien avec un autre billet sur l'extreme droite et le net que vous avez publié<br /> <br /> <br /> http://politicosphere.blog.lemonde.fr/2012/02/15/christian-vanneste-quand-la-carte-eclaire-le-politique/<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
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M
<br /> <br /> Excellente référence.<br /> <br /> <br /> C'est un indicateur intéressant que cet outil exploité par Le Monde.<br /> <br /> <br /> Cordialement,<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> Cher Monsieur,<br /> <br /> <br /> Il est difficile de vous comprendre, condamnez-vous les propos ? ou bien condamnez-vous des arrières-pensées de M. Vanneste, tout en admettant que ses propos sont vrais ?<br /> <br /> <br /> Car quant à ses propos, en fin de compte, vous n'affirmez pas qu'ils sont faux, mais seulement ambigus. Or en quoi sont-ils ambigus ? L'expression de "déportation pour motif d'homosexualité" est<br /> moins équivoque (mais elle l'est tout de même, puisqu'elle peut inclure ou non, comme vous les soulignez, des déportés pour ce motif unique et des déportés ce motifs et d'autres en même temps).<br /> <br /> <br /> Mais quand on parle de "déportation homosexuelle", il s'agit évidemment de dire qu'il n'y a pas eu d'organisation de la déportation des homosexuels de France pour motif d'homosexualité.<br /> Il ne s'agissait donc pas d'affirmer que pas un seul homosexuel français n'a été déporté, et je trouve curieux, alors que l'on fouille profondément dans les intentions et arrières-pensées de cet<br /> homme, de le critiquer en lui attribuant une ambiguité supposant un propos absurde - or si M. Vanneste est peut-être immoral, il n'est pas stupide, comme vous le dites vous-mêmes. On ne peut<br /> supposer une ambiguité dans son propos qu'en lui attribuant un usage de l'expression que vous citez ("déportation homosexuelle") dans un sens si large que l'on pourrait sans doute parler de<br /> déportation bretonne, picarde, et accoler n'importe quel adjectif susceptible de qualifier des déportés qui l'ont été pour de tout autres raisons.<br /> <br /> <br /> Si l'on prend acte de ce point, M. Vanneste a finalement affirmé qu'il n'y a pas eu d'organisation de la déportation des homosexuels en France (mis à part les territoires annexés).<br /> <br /> <br /> Or il me semble que vous le confirmez, tout en soulignant qu'il y a pu avoir des mesures de suivi aléatoire, d'expulsions vers la zone libre etc. Mais ces mesure ne légitiment pas l'idée d'une<br /> déporttaion des homosexuels de France,n et n'invalident en rien le propos de M. Vanneste. Tout au plus permettent-ils de préciser son propos. <br /> <br /> <br /> Du reste, vous n'affirmez pas, qu'ils sont faux, mais ambigus, habiles etc. Cela ne me semble pas acceptable de la part de quelqu'un qui fait référence d'un point de vue académique.<br /> <br /> <br /> Donc je répète ma question : est-ce que vous condamnez le contenu de ses propos, ou bien uniquement les intentions qui y président selon vous ?<br /> <br /> <br /> Et deuxième question : croyez-vous que l'on doive traiter des questions de faits en disqualifiant ses interlocuteurs pour ses arrières-pensées ? Cela n'aurait-il pas été plus correct, du point de<br /> vue de l"'éthique de la discussion", de dire que le contenu du propos de Vanneste est vrai, même s'il l'instrumentalise ?<br /> <br /> <br /> L'honneur de la vérité et le rôle d'un chercheur ne consisterait-ils pas à reconnaître très clairement que ce monsieur, qui est homophobe et provocateur, dit tout de même la vérité ?<br /> <br /> <br /> Cordialement,<br /> <br /> <br /> P. Tramoni<br /> <br /> <br />  <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Cher Monsieur,<br /> <br /> <br /> Ma position a été claire et immuable à l'occasion de cette polémique : Christian Vanneste en a dit trop peu pour être catégorique à son sujet. Je n'ai pas à dire s'il a tort ou raison, ni à me<br /> prononcer sur une destitution ou une quelconque exclusion. La plupart de mes interviews consiste donc à rappeler l'état de nos connaissances dans ce domaine.<br /> <br /> <br /> En revanche, il est tout de même permis de souligner que l'homme est particulièrement connu pour ses propos sulfureux autour de cette thématique et l'ensemble de son interview est<br /> particulièrement scandaleuse et choquante à mes yeux. On peut être historien, rappeler le plus objectivement possible les faits, et avoir aussi le droit de donner son avis sur un élu du peuple<br /> qui défend des idées qui me semblent dangereuses.<br /> <br /> <br /> Bien cordialement,<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> félicitation pour votre jouèb sur lequel j'aime passer du temps pour lire et me cultiver.<br /> <br /> <br /> La Chronique de ce matin du Raphaël Enthoven était sur ce triste Vaneste et démontait son argument. Le médiasophe terminait même par une comparaison d'avec l'antisémitisme.<br /> <br /> <br /> http://www.franceculture.fr/emission-le-monde-selon-raphael-enthoven-le-monde-selon-de-raphael-enthoven-2012-02-21<br /> <br /> <br /> Cordialement,<br /> <br /> <br /> JP Bertrand<br /> <br /> <br />  <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> Merci pour votre commentaire et la référence que vous apportez en plus. J'ai lu l'article de Raphaêl Enthoven mais je n'avais pas encore entendu sa chronique.<br /> <br /> <br /> Cordialement,<br /> <br /> <br /> <br />