L’actualité des évènements scientifiques est chargée en cette fin d’année universitaire. L’étude des mémoires y occupe
encore une fois une place non-négligeable. Je m'excuse donc par avance pour la longueur déraisonnable de cet article que vous pouvez lire en diagonal selon les évènements à venir qui vous
intéressent.
I. En attente de compte-rendu
Plusieurs évènements ont déjà eu lieu et nous attendons avec impatience un compte-rendu, voire l’édition des
actes.
1. Les chemins de fer français et la déportation des juifs sous
l'Occupation
Cette journée d’étude a eu lieu le 30 mars 2011. Elle s’inscrit dans le cycle « histoire et mémoire des déportations »,
MSH de l’Université d’Angers, CERHIO UMR 6258, Université d’Angers.
Le programme :
13h 30 : Introduction par Marie-Bénédicte Vincent, maître de conférences à l’Université
d’Angers
13 h 45 : « De l’histoire au prétoire : attaques et défenses de la SNCF, faits objectifs et plaidoyers intéressés »
par Georges Ribeill, Directeur de recherche de l’Equipement, membre du laboratoire LATTS (Ecole Nationale des Ponts et Chaussée/Université de Marne la Vallée), spécialiste de
l’histoire des chemins de fer en France, auteur notamment du dossier « la SNCF et la déportation » dans Historail, n°4, janvier 2008).
14 h 15 : « L’histoire du convoi n° 8 parti le 20 juillet 1942 d’Angers pour Auschwitz » par Alain
Jacobzone, ancien professeur d’histoire au lycée Bergson d’Angers, auteur de L’éradication tranquille. Les destins des Juifs en Anjou (1940-1944) (2002).
14 h 45 : Témoignage d’Henri Borlant survivant du convoi n° 8, rescapé
d’Auschwitz.
15 h 30 : Projection du film documentaire du cinéaste Raphaël Delpard "Les convois de la honte"
(2009).
17 h : Table ronde avec Raphaël Delpard, Guilhelm Zumbaum Tomasi, historien conseiller scientifique
du film (OFAJ-Berlin), G. Ribeill animée par Aurélien Lignereux, maître de conférences à l’Université d’Angers.
18 h : Conclusion de Marc BERGERE, maître de conférences à l’Université de Rennes-II, spécialiste
de l’histoire de l’épuration.
=> Le sujet est évidemment brûlant mais je m’interroge sur son intitulé. Pourquoi le réduire à la déportation des
Juifs ? La SNCF ayant participé à la déportation de l’ensemble des déportés, il me semble compliqué de vouloir étudier des logiques qui ne vaudraient que pour la déportation d’une seule
catégorie… mais cette journée d’étude apporte peut-être des réponses à mes interrogations !
http://calenda.revues.org/nouvelle18601.html
2. Le patrimoine dans les États post-soviétiques : un culte
post-moderne des monuments ?
Cette journée d’étude a eu lieu le 17 février 2011.
Le programme :
Patrimoine arhéologique, restauration, reconstruction : l’héritage des pratiques
soviétiques
9h30-11h
L’archéologie française en Asie centrale : une histoire dans le contexte russo-soviétique.
Svetlana Gorshenina, historienne, Réseau Asie, IMASIE, Paris.
Les dernières découvertes archéologiques de la vallée du Zerafchan : révision des concepts et questions de
valorisation.
Claude Rapin, archéologue, CNRS.
Architecture et urbanisme d’Asie centrale : récupérations successives d’un patrimoine grandiose et fragile, de
Samarcande à Khiva par Boukhara.
Pierre Chuvin, historien et philologue, Paris Ouest Nanterre La Défense.
11h30-13h
Influence des méthodes russo-soviétiques dans la restauration des peintures murales en Asie centrale : le cas
de l’Ouzbékistan.
Géraldine Fray, restauratrice, Paris.
La restauration de l’église Sainte Hripsimé à Etchmiadzine.
Agopik Manoukian, directeur de la collection Documenti di Architettura Armena, Milan.
La restauration soviétique du temple antique de Garni (Arménie) : un paradigme patrimonial ?
Taline Ter Minassian, co-directrice de l'Observatoire des Etats post-soviétiques, INALCO, Paris.
De la conception soviétique du patrimoine à la formation d’un patrimoine
soviétique
14h30-16h30
Redevenir Viaziomy : une destinée patrimoniale, de l'exil à l'actuel.
Alexandra Loumpet-Galitzine, anthropologue, Réseau Asie, IMASIE, Paris.
Les sculptures du Pavillon soviétique de 1937. Moscou-Paris-Baillet-Moscou : de la redécouverte d'un patrimoine
enfoui à sa reconstruction.
François Gentili, archéologue, INRAP, Paris
La politique patrimoniale de Loujkov à Moscou : de la reconstruction du patrimoine pré-soviétique à la
valorisation du patrimoine soviétique.
Jean Robert Raviot, Université Paris Ouest Nanterre La Défense.
Kourapaty (Biélorussie) : archéologie politique d’un massacre.
Virginie Symaniec, Maison de l’Europe et de l’Orient, Paris.
16h30-18h
Monuments nouveaux, piédestaux anciens : le refoulement et le retour du patrimoine refoulé d'Asie centrale
soviétique.
Boris Chukovich, historien de l’art, UQAM, Montréal.
Du sapin patrimonial au sapin stratégique ou comment « lire le végétal » dans la ville centre-asiatique
contemporaine.
Catherine Poujol, co-directrice de l'Observatoire des Etats post-soviétiques, INALCO, Paris.
Le patrimoine urbain à Karaganda (Kazakhstan) : créer une nouvelle perspective.
Anne Chabaud, Doctorante en ethnologie. Université de Paris Ouest Nanterre la Défense – INALCO
=> A travers de multiples exemples, cette journée d’étude permet d’étudier comment les Etats post-soviétiques gèrent
leur mémoire soviétique. Certains tentent d’effacer les traces d’un passé jugé encombrant, d’autres s’en accommodent. Quoiqu’il en soit, on espère que cette journée d’étude aura permis de dresser
les grandes lignes des orientations mémorielles parfois divergentes qui se construisent actuellement en Europe centrale et en Asie.
http://calenda.revues.org/nouvelle18725.html
3. Mémoires et mobilités urbaines
Séminaire d’études urbaines qui s’inscrit dans le cadre du cycle 2010-2011 des séminaires de l’Institut français
d’études anatoliennes à Istanbul.
Présentation :
Ce séminaire croisera deux approches, deux lectures complémentaires de la ville afin de comprendre dans quelle
mesure les questions mémorielles dévoilent les mobilités qui tissent l’espace stambouliote et inversement comment la lecture des mobilités nous conduisent à réinterroger les stratégies
mémorielles. D’une part, nous interrogerons la place grandissante des questions mémorielles dans l’espace public turc. La multiplication des travaux scientifiques et des œuvres littéraires
contemporaines qui mettent en lumière les mémoires collectives semble en effet constituer un nouveau champ à travers lequel l’espace urbain est réinterprété depuis un point de vue micro, élaboré
à l’échelle des quartiers, accordant dès lors une place plus importante aux subjectivités. Seront, alors, privilégiées les études locales qui montrent comment les habitants intériorisent et
projettent les dynamiques globales auxquelles ils participent et sont confrontés dans leur espace quotidien. Les sujets qui touchent à l’identité, qui font appel à l’histoire orale, à la mémoire
et aux mémoires tiendront donc une place importante dans le sens où ils remettent aussi en question la construction nationale de l’identité et de l’espace en insistant, notamment, sur des
quartiers minoritaires qui véhiculent un imaginaire puissant. Cette mise en visibilité d’un imaginaire minoritaire, relayée par des logiques de promotion culturelle et de mise en scène du
cosmopolitisme ne détournera, toutefois, pas notre attention sur des sujets occultés tels que les mémoires des travailleurs migrants. D’autre part, les analyses des mobilités urbaines en rendant
compte des flux de population (entrées et sorties, internes et externes, volontaires ou forcées), de leur installation et de leur mode d’habiter, des trajectoires résidentielles, des itinéraires
journaliers (trajets résidence-lieu de travail), des formes de réappropriation de l’espace (patrimonialisation, gentrification), réinterrogent aussi les pratiques mémorielles. Les mobilités
nourrissent, alors, de nouveaux processus de territorialisation à l’échelle non plus du quartier mais de la rue, de l’îlot ou de l’immeuble qui morcellent l’espace préexistant et fondent de
nouvelles centralités.
=> L’approche est originale sur plusieurs points. D’abord, d’un point de vue disciplinaire, elle démontre que
l’approche mémorielle n’est pas l’apanage de l’histoire ou de la sociologie, mais que la géographie a aussi des clefs de compréhension à apporter. Ensuite, et conséquemment, ce séminaire propose
d’étudier les mémoires non plus dans le temps ou dans un groupe, mais dans l’espace. Cette approche permet d’affiner l’angle d’analyse et de dépasser les lectures communautaires et souvent
conflictuelles qui ont été privilégiées jusqu’à présent.
http://calenda.revues.org/nouvelle18718.html
4. Mémoire, culture matérielle, migrations. Approches comparées France
/ USA
Cette journée d’étude a eu lieu le 22 mars 2011. Elle s’inscrit dans le programme de recherche et de partenariat entre
la MAE / Université Paris Ouest Nanterre la Défense et The University of Chicago. Il s’agit d’un Partner University Fund (PUF) qui a débuté à l’automne 2010 par une série de workshops et se
poursuit en mars 2011 par un séminaire de deux semaines à Paris.
Programme :
10h00-10h15 : Ouverture, Pierre Rouillard (Maison René-Ginouvès) & Gilles
Tarabout (LESC)
10h15 : Table ronde : "Migrations, culture matérielle, mémoire. Approches comparées
France/USA"
-
Présidents de séance : Michèle Baussant (LESC) & Marie-Claire Lavabre
(ISP)
Migration :
-
Henri-Paul Francfort (ARSCAN/MAE), "Migrations et Archéologie" (France)
;
-
Audrey Célestine (ISP Paris), "L'étude des migrations aux Etats-Unis"
(USA).
Culture matérielle :
-
Valentine Roux (PRETEC), "Objets, techniques et cultures" (France) ;
-
Michael Dietler (University of Chicago), "Material Culture" (USA)
Mémoire :
-
Maria Couroucli (LESC/Ecole d’Athènes), "Histoire et mémoire des réfugiés
grecs d'Anatolie : entre identité spécifique et inclusion nationale" (France) ;
-
Leora Auslander (University of Chicago), "The Politics of Memory, Memory Scholarship,
and Commemoration" (USA)
11h30 : Débat/discussion animé par les membres du programme, français et américains.
14h00 : Etudes de cas : Les ateliers du séminaire
Présidents de séance : Fabienne Wateau (LESC) & Arnaud Coulombel (Chicago
Center Paris)
Présentation rapide des différents ateliers thématiques réalisés dans le cadre de ce séminaire.
Intentions et objectifs :
-
Le quartier de La Petite Espagne à Saint-Denis, par Evelyne Ribert (EHESS)
-
Le quartier de la Goutte d’or, par Stefan le Courant (LESC)
-
Le cimetière du Père Lachaise et le quartier de Belleville, par Anouk Cohen (LESC),
Katerina Kerestetzi (LESC) et Azita Bathaïe (LESC)
-
Le Memorial de la Shoah, par Sarah Gensburger (ISP)
-
Le musée de Saint-Germain, par Rémi Hadad (PRETEC) et Solène Marion de Procé
(ARSCAN)
-
La Cité nationale de l’Immigration, par Irène dos Santos (FCT Lisbonne)
-
Le Musée du Quai Branly, par Nicoletta Beltrame (LESC)
-
Quelques extras, par Hana Jaber
14h45 : Etude de cas : La mémoire de Nanterre. Archives, terrain, images
-
par les archives : Rosa Olmos (BDIC Nanterre),
-
par le travail sur le terrain : Martine Segalen (Univ. Nanterre), Comment enquêter “la” ville :
le cas de Nanterre ?
-
par les images : Victor Collet (ISP) et Halima M'birik (Sophiapol), Présentation
et
introduction à l'histoire de l'immigration à Nanterre, à partir d’extraits de films.
16 h : Débat/discussion
16h30 : Sortie dans la ville autour de l'axe Seine-Arche, de l'Université à La Défense. Visite
guidée par Victor Collet (ISP), Halima M'birik (Sophiapol) et Rémi Hadad (PRETEC)
Rédacteurs pour l’ensemble du programme : Irène dos Santos (France) et Thomas
Dodman (USA)
=> Je reste un peu perplexe devant un tel programme dont la logique est un peu difficile à comprendre. Néanmoins,
quelques interventions ponctuelles peuvent être intéressantes, notamment autour des lieux de mémoire. L’approche comparative est bien entendu toujours bienvenue.
http://calenda.revues.org/nouvelle19177.html
5. L’utilisation contemporaine de la mémoire
collective
Cette journée d’étude a eu lieu le 24 mars 2011.
Programme :
10h-10h30 : Alain Sinou (IEE) : « Les processus de mise en mémoire des lieux »
10h30-11h : Hero Suarez (IEE) : « L’institutionnalisation des mémoires alternatives
»
11h-11h30 : Hripsimé Chadrian (IEE) : « Représentations collectives dans le Sud Caucase
»
11h30-12 : Ernesto Fuentes (EHESS): « Espagne-Mexique: identité et mémoire en exil. Une histoire de
fantômes pour grandes personne »
12h-12h30 : Yeray Bazo (NTF): « L’hier encore une fois : Nouvelles stratégies de récupération de la
mémoire de la répression franquiste »
=> Je suis un peu déçu par le programme au regard de l’intitulé général fort ambitieux. Je suis néanmoins impatient
et curieux de lire le contenu des communications théoriques dans un domaine où l’histoire et l’étude du politique ont tout intérêt à travailler ensemble.
http://calenda.revues.org/nouvelle19341.html
II. Les appels à communication
1. Le temps à l’époque romane.
Cet appel à contribution vise à préparer le 21ème colloque d'art roman d'Issoire. L’entrée mémorielle
n’est pas explicitement indiquée mais les organisateurs invitent les requérants à traiter le thème « au sens large et à partir d'angles les plus divers
possibles ».
Il me semble indispensable qu’un intervenant aborde la question mémorielle. J’ai souvent rappelé sur ce blog l’intérêt
que nous aurions à mieux comprendre les rapports que d’autres sociétés à d’autres époques entretenaient avec le temps, l’histoire et leurs mémoires. Une telle approche déclinée sur plusieurs
périodes permettrait de prendre davantage de recul sur notre propre lecture mémorielle du passée.
Le colloque aura lieu à Issoire (Auvergne, Puy-de-Dôme) les vendredi 21 et samedi 22 octobre 2011 mais les propositions
de communication sont à envoyer avant le 15 mai 2011.
http://calenda.revues.org/nouvelle18499.html
2. L’histoire des migrations dans les musées : entre mémoire et
politique
Les communications doivent être envoyées avant le 2 mai 2011.
Présentation :
Si l’histoire des migrations est au cœur de musées établis dans les pays du ‘Nouveau Monde’, refaçonnés par la
colonisation et l’impérialisme, elle est un enjeu majeur dans les pays Européens, la controverse entourant l’ouverture de la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration à Paris en étant un
exemple éclatant. Il s’agira d’étudier les musées s’attachant, tout ou en partie, à l’histoire des migrations : internes à un pays, émigrations et immigrations. Les musées sont des ‘lieux de
mémoire’ par excellence mais aussi des lieux d’échange, de contact, en un mot de médiation entre divers groupes sociaux, mais aussi des lieux de contestation ou de riposte
=> J’attends beaucoup d’une telle réflexion car elle peut permettre de déminer certaines polémiques nauséabondes qui
se développent depuis quelques années. Un regard objectif sur nos musées permettrait de voir très simplement que ces lieux ont toujours été le reflet d’une histoire mondiale. Ainsi, un musée
archéologique ne sera-t-il jamais strictement national car il serait suicidaire de se contenter de découvertes issues d’un territoire qui n’avait aucune signification durant l’Antiquité par
exemple. Il en est de même pour tous les musées qui sont toujours le fruit d’apports internationaux, d’historiens parcourant le monde, de prêts interétatiques d’œuvre,
etc…
http://calenda.revues.org/nouvelle19400.html
III. Les évènements à venir
1. Cimetières et identités
Cette journée d'étude s'inscrit dans le cadre du programme de recherche de la Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine
Identité(s) et Mémoire(s) des Populations du Passé. Bio-Archéologie et Histoire, co-dirigé par Isabelle Cartron (Institut Ausonius, Bordeaux 3) et Dominique Castex (PACEA, Bordeaux
1).
Elle aura lieu le 19 mai 2011.
Programme
9h Introduction – Problématique
Patrice Courtaud (PACEA), Sacha Kacki, Thomas Romon
(PACEA, Inrap)
9h15 La communauté protestante à l'époque moderne: le cimetière du Temple de Saint-Maurice (XVIIe siècle) et le
cimetière de l'hôpital protestant de La Rochelle (XVIIIe siècle)
Cécile Buquet-Marcon (PACEA, Inrap Centre-Île-de-France), Isabelle Souquet-Leroy (PACEA, Inrap Grand Sud-Ouest)
9h50 Pratiques funéraires juives: perspective historique
Gérard Nahon (Directeur d'études honoraires, EPHE, Section des Sciences religieuses, Sorbonne, Paris)
10h25 Diagnostiquer un cimetière juif: l'exemple de Châteauroux
Philippe Blanchard (LAT-CITERES, Inrap Centre), Patrice Georges (PACEA, Inrap Grand Sud-Ouest)
11h15 Le cimetière intérieur de Port-au-Prince (Haïti)
Jacques de Cauna (Université de Pau et des Pays de l'Adour, CIRESC)
11h50 Les sites funéraires de Guadeloupe: un champ d'investigation privilégié
Thomas Romon (PACEA, Inrap Grand Sud-Ouest)
14h15 Le cimetière d'époque coloniale de Baillif (Guadeloupe)
Sacha Kacki (PACEA, Inrap Nord-Picardie), Thomas Romon (PACEA, Inrap Grand Sud-Ouest)
14h50 Le cimetière miroir de l'esclavage?
Patrice Courtaud (PACEA-A3P-CIRESC)
15h25 Pratiques funéraires et identités en al-Andalus: l'exemple du cimetière de Mértola (Portugal)
Dominique Le Bars (EPHE, Paris)
16h15 Ensembles liés à des faits de guerre
Olivier Dutour (Directeur d'études, Laboratoire de Paléoanthropologie, EPHE)
16h50 Conclusions
Isabelle Cartron (Institut Ausonius, Bordeaux 3) et Dominique Castex (PACEA, Bordeaux 1)
=> Il fallait oser et ils l’ont fait ! On étudie trop peu les cimetières car nos sociétés s’y rendent peu depuis
quelques décennies (en lien avec une évolution de nos rapports avec la mort). Le cimetière est pourtant un lieu de mémoire par excellence, le lieu où l’on conserve une trace matérielle du défunt.
Je regrette l’absence d’une communication sur le cimetière du Père-Lachaise ou encore sur les cimetières commémoratives des guerres mondiales.
http://calenda.revues.org/nouvelle19451.html
2. Lieux de mémoire en Orient grec à l'époque
impériale
Ce colloque international a eu lieu du 6 au 8 avril 2011. Il a pour but d’explorer la notion de « lieux de
mémoire » au sens concret, géographique du terme, dans le cadre de l'Orient grec sous l'Empire. Un intérêt particulier est porté à la construction et à l'évolution de ces lieux identitaires,
ainsi qu'à la confrontation des mémoires grecques et romaines.
Programme :
Mercredi 6 avril
9h15-9h45 : introduction : Anne Gangloff (Université de Lausanne)
9h45-10h15 : conférence sur les « lieux de mémoire » de François Jequier, professeur honoraire en
histoire contemporaine (Université de Lausanne)
Géographie imaginaire de la mémoire hellène
Président de séance : Alain Billault (Université Paris-Sorbonne, Paris 4)
10h30-11h : Ewen L. Bowie (Université d'Oxford, Corpus Christi College), Mapping Greece :
Apollonius’ authorised version
11h-11h30 : Francesca Mestre (Université de Barcelone), L'Héroïkos de Philostrate : lieux de
mémoire et identité hellénique dans l’Empire Romain
11h30-12h : Anca Dan (Institut des recherches néohelléniques, Athènes), La mémoire des Argonautes :
notes philologiques et historiques sur les stations argonautiques comme lieux de mémoire dans la Propontide, le Bosphore et la mer Noire
Construction des lieux de mémoire dans le discours rhétorique et iconographique
Président de séance : Michel Fuchs (Université de Lausanne)
14h30-15h : Pilar Gómez-Cardó (Université de Barcelone), Marathon et l’identité grecque au IIe
siècle après J.C. : du mythe au lieu commun
15h-15h30 : Alain Billault (Université Paris-Sorbonne, Paris 4), Un lieu de mémoire de l’hellénisme
: Borysthène dans le Discours XXXVI de Dion Chrysostome
16h15-16h45 : Marie-Henriette Quet (CNRS), Nature et fonctions des lieux de mémoire dans l'œuvre
d'Aelius Aristide
16h45-17h15 : Talila Michaeli (Université de Tel Aviv), Allusions to the Nile and Nilotic Landscape
in Art in Israel
Jeudii 7 avril
Lieux de mémoire et identité civique
Président de séance : Onno van Nijf (Université de Groningue)
9h30-10h : Claude Bérard (Université de Lausanne), « Mémoire éternelle » : Diogène d'Oenoanda et
Opramoas de Rhodiapolis
10h-10h30 : Pierre-Louis Gatier (CNRS), Traditions localisées et revendications de Tyr à l’époque
romaine
11h15-11h45 : Olivier Gengler (Université de Vienne), Identité civique et représentations du passé
: les « Lieux de mémoire » du Péloponnèse
Lieux de culte, lieux de mémoire
Présidente de séance : Valérie Huet (Université de Bretagne occidentale)
14h-14h30 : Marietta Horster (Johannes Gutenberg-Université de Mayence), Athenian sanctuaries :
Layers of corporate memory
14h30-15h : Anne Jacquemin (Université de Strasbourg), Des lieux sans mémoire ou les blancs de la
carte de la mémoire delphique
15h45-16h15 : Christian R. Raschle (Université de Montréal), L'oracle d'Apollon à Daphné — un lieu
de mémoire au milieu du conflit entre chrétiens et païens
16h15-16h45 : Jean-Sylvain Caillou (Université de Poitiers), Le tombeau de Jésus : origine et
construction d’un lieu de mémoire entre 30 et 330 apr. J.-C.
Vendredi 8 avril
Empereurs et lieux de mémoire gréco-romains
Présidente de séance : Mireille Corbier (CNRS)
9h-9h45 : Le souvenir de la bataille d'Actium:
-Eric Guerber (Université de Bretagne-Sud), La fondation de Nicopolis par Octave : affirmation de
l'idéologie impériale et philhellénisme
-Christine Hoët-van Cauwenberghe (Université Charles de Gaulle-Lille 3) et Maria Kantiréa
(Université de Chypre), Lieu grec de mémoire romaine : perpétuation de la victoire d'Actium des Julio-claudiens aux Sévères
10h30-11h15 : Les portes de Cilicie
-Stéphane Lebreton (Université d'Artois), Le processus d'élaboration d'une frontière mentale vers
un Orient éloigné
-Caroline Blonce (Université de Caen), Issos, Alexandre le Grand et Septime
Sévère
11h15-11h45 : Agnès Bérenger (Université de Metz), Caracalla et les lieux de mémoire en
Orient
12h15 : conclusions : Anne Bielman (Université de Lausanne)
=> Un colloque qui promet d’être passionnant. Il se positionne clairement dans des problématiques très actuelles
entre mémoire et politique tout en déplaçant le regard sur la période antique. Ces procédés qui flirtent parfois avec l’anachronisme ont au moins le mérite de contribuer efficacement aux débats
contemporains tout en valorisant la pratique de l’histoire.
http://calenda.revues.org/nouvelle19259.html
3. Traces, mémoires et communication
Ce colloque bilatéral franco-bulgare aura lieu les 30 juin et 1er juillet 2011 à Bucarest.
Ce colloque (dont le programme est en cours d’élaboration) invite les communicants à s’associer aux travaux de
recherche sur les facettes de la trace en considérant les usages qu’ils en font dans leurs travaux de recherche. La diversité de ces usages nous conduit à proposer de réduire le domaine
exploratoire en le focalisant sur l’interaction trace, mémoire et communication. Le lien entre l’attention portée à la trace et la mémoire pourra s’établir au titre de l’individu comme du social
tout en ayant à l’esprit que toute coupure entre individu et société relève de l’artefact. Cette relation sera examinée sous diverses formes, traditionnelle ou moderne, matérielle ou
immatérielle, visible ou voilée, instrumentalisée ou non, posant ou non l’anticipation de son interprétation future. En vue de soutenir une indispensable réflexion épistémologique, seront
particulièrement appréciées les communications explicitant les raisons du choix des référents et les méthodes d’analyse.
=> L’approche épistémologique est nécessaire dans ce domaine de la recherche encore balbutiant. Ce colloque peut donc
être une étape importante en proposant aux historiens de prendre du recul sur leurs sources et en s’interrogeant sur la problématique mémorielle à l’origine des matériaux sur lesquels nous
travaillons quotidiennement.
http://calenda.revues.org/nouvelle19268.html