A défaut de grandes cérémonies commémoratives, la dynamique mémorielle impulsée par l'effet "cinquantenaire" se propage dans les domaines éditoriaux et dans les évènements universitaires.
Nous reproduisons ci-dessous deux appels à communications dont les problématiques promettent des échanges particulièrement intéressants.
Mémoires algériennes en transmission : histoires, narration et performances postcoloniales
La colonisation et la guerre d’Algérie incarnent deux moments centraux de l’engouement mémoriel contemporain et s’inscrivent dans le rapport présentiste à un héritage historique dont
l’écriture n’a pas su ou n’a pas encore pu trouver une expression apaisée et dépassionnée qui caractérise nos sociétés. Exemplaires à plus d’un titre, ces chronotopes mémoriels ne sont pas
seulement associés aux guerres de mémoire (Liauzu 2000 ; Stora, 2010) et aux relations difficiles que les sociétés entretiennent avec leur passé et leur présent. Ils fournissent aussi une
clé de lecture de la dialectique des affrontements, des tensions et des ajustements anachroniques que le passé produit dans le présent. Ils démultiplient mais surtout transnationalisent les
figures du témoin, de la victime, et dans une moindre mesure celle du bourreau, ainsi que leurs narrations et leurs revendications. La mise en écriture des expériences passées relève ainsi
d’une entreprise de pacification mémorielle instable, voire chimérique.
En France, la pluralité passionnelle des points de vue a fait l’objet, depuis les travaux pionniers de B. Stora (1991), d’un intérêt foisonnant de la part d’historiens, sociologues et
anthropologues, engagés d’une part à retracer la parabole des mémoires algériennes dans l’espace public et médiatique français (Harbi, Stora, 2004) et d’autre part à relever les rapports
complexes qu’elles entretiennent au sein du récit national et des relations franco- algériennes (Branche, 2005; Bucaille, 2010). Les recherches menées s’attachent principalement à retracer
les généalogies collectives et familiales (Baussant, 2002 ; Fabbiano, 2011 ; Dosse, 2012), à discuter les usages publics et politiques des mémoires collectives (Savarese, 2008), les exigences
de reconnaissance (Bancel, Blanchard, 2008 ; Thénault, 2005) avancées par les différents groupes (essentiellement harkis, pieds-noirs, immigrés, anciens combattants français et algériens,
militants politiques...), les interrogations que l’enseignement de l’histoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie soulèvent (Falaize, 2010). L’(im)possibilité d’une écriture
franco-algérienne de l’histoire (Dayan Rosenman, Valensi, 2004), l’éclatement des lieux et des récits de mémoire en Méditerranée (Crivello, 2010), les frictions autour de la commémoration et
de la célébration des groupes de mémoire qui butent sur une narration partagée et ne s’accordent pas sur les dates à retenir, les tentatives maladroites d’institutionnalisation de la
mémoire nationale de la colonisation sont encore d’autres dimensions mises en lumière.
Dans le cadre du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, ce colloque se propose de croiser les regards algérien et français autour de la pluralité des mémoires algériennes : pieds-
noirs, juifs, harkis, tsiganes, émigrés, immigrés, anciens combattants – appelés, réservistes et engagés – messalistes, militants du FLN, militants politiques – chrétiens libéraux,
communistes, socialistes, berbéristes – militants de la droite extrême – OAS, courants politiques Algérie française. L’objectif est de déplacer la réflexion du terrain hypermédiatisé et
événementiel des revendications politiques à celui des transmissions intergénérationnelles et des recompositions mémorielles d’acteurs anonymes, héritiers d’un passé dont ils deviennent les
témoins indirects. Le dialogue de chercheurs d’horizons différents (histoire, sociologie, anthropologie, sciences politiques, géographie, littérature, visual studies, colonial et
postocolonial studies) contribuera, dans une perspective transdisciplinaire, à cartographier des deux côtés de la Méditerranée les mouvements et les singularités des narrations mémorielles
des nouvelles générations ainsi que, le cas échéant, leurs points de contact ou de friction avec les récits collectifs (locaux, nationaux, transnationaux) véhiculés dans l’espace public et
dans les univers associatif et artistique. En discutant et en historicisant les rapports ambigus et postcoloniaux entre mémoire individuelle et mémoire collective, il s’agira dès lors d’aller
au-delà d’une approche essentialisée de la mémoire collective en tant que réalité aux traits autonomes pour s’intéresser aux individualités qui la façonnent et à leur travail
d’arrangements, d’agencements, de branchements à chaque fois dynamique et sans cesse renouvelé. Relever le caractère dialectique, anachronique, hybride et parfois contradictoire des discours
mémoriels des acteurs permettra de renouveler l’approche des mémoires collectives algériennes, en mettant à l’épreuve la lecture uniforme et cloisonnée qui en est donnée.
Les communications attendues présenteront des recherches avancées ou en cours sur les enjeux de la transmission intergénérationnelle et de l’appropriation de la mémoire de la colonisation et
de la guerre d’Algérie de la part des descendant-e-s des acteurs historiques. Elles pourront s’inscrire dans une des thématiques, non limitatives, indiquées ci-dessous et seront attentives à
mettre en perspective les narrations mémorielles individuelles et les situations collectives de production et performance.
- Les contextes mémoriels
La transmission et la narration mémorielles des acteurs ne sauraient se comprendre en dehors de la gestion mémorielle française et algérienne, qui oppose une situation d’aphasie à un
détournement épique hypercélébré. Dans quelles mesures les modalités de transmission et d’appropriation du passé au sein des familles, des générations et des fratries se révèlent-elles
imprégnées par ce paradoxe de l’expérience historique ? Et comment la mise en récit du passé restitue, le cas échéant, la plasticité offusquée par la réécriture cristallisée de
l’histoire de part et d’autre de la Méditerranée ?
- Les généalogies mémorielles
La narration mémorielle de la période coloniale n’est pas indépendante de la relation plus extensive que les acteurs entretiennent au passé familial et collectif, à sa profondeur historique,
à ses blessures ainsi qu’à sa transmissibilité. A partir de récits assez souvent fragmentaires, comment les héritiers du système colonial construisent le regard qu'ils portent sur l’histoire
et plus particulièrement sur le moment de la guerre ? Quelles sont les sources qu'ils privilégient et qu'ils mobilisent ? Comment se structurent des trajectoires mémorielles et quelle place
trouvent-elles au sein des prises de parole publiques ?
- Les pratiques mémorielles
Au-delà d’une représentation passionnée de mémoires antagonistes qui ravivent les séquelles du passé, des acteurs œuvrent au quotidien pour un dépassement des frontières et des clivages.
Comment au sein des mêmes espaces de résidence est-il vécu l’héritage colonial par des individus appartenant à des groupes qui furent en opposition (par exemple : harkis et immigrés
algériens, immigrés algériens et pieds-noirs)? Quelle forme est susceptible de prendre, dans le devenir postcolonial, la traduction quotidienne d’un passé assumé par procuration ?
- Les performances mémorielles
Les mondes associatif et artistique ont, depuis les années quatre-vingt, joué un rôle important dans le travail de remémoration collective et de transmission des événements liés à la
colonisation et à la guerre d’Algérie dans l’espace public. Quels récits ont-il contribué à façonner ? Émerge-t-il une narration partagée par l’ensemble des figures historiques engagées
ou au contraire se réaffirme-t-il une vision nationale et qui plus est partielle et partiale qui ne saurait respecter la pluralité des points de vue ? Comment au sein des mises en scène
mémorielles sont gérées les questions, parfois épineuses, liées aux espace-temps de la commémoration ?
Modalités de soumission
Les propositions de communication ne devront pas dépasser les 400 mots et devront comporter les éléments suivants :
- Titre de la communication
- Auteur
- Appartenance institutionnelle
Date limite de réception des propositions : 10 avril 2012 (acceptation des propositions début mai 2012), à envoyer à Giulia Fabbiano (gfabbiano@hotmail.com)
Dates du colloque : 15 et 16 novembre 2012
Lieu du colloque : MMSH, 5 rue du Château de l’Horloge, Aix-en-Provence
Comité d’organisation
GIULIA FABBIANO, Docteure en anthropologie et en sociologie, Postdoctorante EHESS- CADIS, chercheuse associée à l’Institut d’ethnologie méditerranéenne européenne et comparative, (Idemec) –
Université de Provence.
NASSIM AMROUCHE, Doctorant à l’Institut d’ethnologie méditerranéenne européenne et comparative, (Idemec) – Université de Provence.
ABDERAHMEN MOUMEN, Docteur en histoire, chercheur associé au Centre de recherches historiques sur les sociétés méditerranéennes (CRHiSM) – Université de Perpignan.
Comité scientifique
MICHELE BAUSSANT (LESC, Université de Paris 10) ; MARYLINE CRIVELLO, (TELEMME, Université de Provence) ; CLAIRE ELDRIDGE (Université de Southampton, Grande-Bretagne) ; GILLES MANCERON (LDH,
Paris) ; AMAR MOHAND AMER (CRASC, Oran) ; ABDERRAHMANE MOUSSAOUI (IDEMEC, Université de Provence) ; HASSAN REMAOUN (CRASC, Oran) ; BENOIT FALAIZE (Université de Cergy Pontoise/Cité nationale
de l'histoire de l'immigration, Paris).
Références bibliographiques sélectives
Liauzu Claude, 2000, « Décolonisations, guerres de mémoires et histoire », Annuaire de l’Afrique du Nord, XXXVII, pp. 25-45.
Bancel Nicolas, Blanchard Pascal, 2008, « La colonisation : du débat sur la guerre d’Algérie au discours de Dakar », in Blanchard Pascal et Veyrat-Masson Isabelle, Les guerres de mémoires. La
France et son histoire. Enjeux politiques, controverses historiques, stratégies médiatiques, Paris, La Découverte, pp. 137-154.
Baussant Michèle, 2002, Pieds-noirs, mémoires d’exils, Paris, Stock.
Branche Raphaëlle, 2005, La guerre d’Algérie : une histoire apaisée ?, Paris, Seuil.
Bucaille Laetitia, 2010, Le pardon et la rancœur, Paris, Payot.
Crivello Maryline (dir.), 2010, Les échelles de la mémoire en Méditerranée, Arles. Actes Sud.
Dayan Rosenman Anny et Valensi Lucette (dir.), 2004, La guerre d’Algérie dans la mémoire et l’imaginaire, Paris, Bouchene.
Dosse Florence, 2012, Les héritiers du silence. Enfants d’appelés en Algérie, Paris, Stock, 2012.
Fabbiano Giulia, 2011, « Mémoires postalgériennes : la guerre d’Algérie entre héritage et emprunts », in Grandjean Geoffrey et Jamin Gérôme (dir.), La concurrence mémorielle, Paris, Armand
Colin, pp. 131-147.
Falaize Benoît (dir.), 2010, « L’enseignement de l’histoire à l’épreuve du postcolonial. Entre histoire et mémoires », in Bancel Nicolas, Bernault Florence, Blanchard Pascal, Boubeker Ahmed,
Mbembe Achille, Vergès Françoise (dir.), Ruptures postcoloniales. Les nouveaux visages de la société française, Paris, La Découverte, pp. 279-292.
Harbi Mohammed, Stora Benjamin (dir.), 2004, La guerre d’Algérie. 1954-2004 la fin de l’amnésie, Paris, Robert Laffont.
Savarese Eric (dir.), 2008, L’Algérie dépassionnée. Au-delà du tumulte des mémoires, Paris, Editions Syllepse.
Stora Benjamin, 1991, La gangrène ou l’oubli. La mémoire de la guerre d’Algérie, Paris, La Découverte.
Stora Benjamin, 2010, « Entre la France et l’Algérie, le traumatisme (post)colonial des années 2000», in Bancel Nicolas, Bernault Florence, Blanchard Pascal, Boubeker Ahmed, Mbembe Achille,
Vergès Françoise (dir.), Ruptures postcoloniales. Les nouveaux visages de la société française, Paris, La Découverte, pp. 328-343.
Thénault Sylvie, 2005, « France-Algérie. Pour un traitement commun du passé de la guerre d’indépendance », Vingtième Siècle, revue d’histoire, n° 85, pp. 119-128.
Mémoires des migrations et temps de l’histoire
Depuis une trentaine d’années, les mémoires sont devenues omniprésentes dans l’espace public, et un objet d’étude pour l’histoire et les sciences sociales. Dans cet ensemble, les migrants
occupent une place singulière. En France, ils ont été acteurs de ces mobilisations mémorielles, sans toujours le faire au nom de leurs origines. Dans le champ scientifique, des études portant sur
les mémoires des migrations ont déjà permis d’éclairer un groupe ou un événement, mais leur historicisation reste encore largement à définir et à explorer.
L’approche par les mémoires des migrations permet d’envisager l’émigration et l’immigration, mais aussi les différentes catégories de migrants quel que soit leur statut. Par ailleurs, elle pose
comme hypothèse la pluralité des mémoires selon les groupes, les motifs et les conditions de départ, les espaces d’installation, les époques. Enfin, elle laisse ouverte la définition de ce qui
fait mémoire, par-delà l’expression des souvenirs individuels.
La première série de questionnements renvoie à la place des migrations dans cette résurgence des mémoires. Quelles mémoires des migrations s’expriment ici ? Comment s’articulent-elles à
l’évolution générale du rapport au passé ? Est-ce qu’elles ressortent, comme ailleurs, d’une revendication de reconnaissance, voire de réparation ? Si on les confronte aux autres mobilisations
mémorielles, est-ce qu’elles portent une temporalité singulière ? Des modalités d’expression et de transmission différentes ?
L’expression au présent de ces mémoires ne peut se comprendre sans être replacée dans un processus de plus longue durée, au cours duquel le rapport au passé a revêtu des formes différentes, qu’il
s’agira également de saisir.
Mais au-delà de ces mobilisations contemporaines, il convient de réfléchir plus généralement au rôle tenu par la mémoire dans l’histoire des migrations depuis le XIXe siècle, notamment dans la
formation des identités de groupe et dans la constitution de réseaux transnationaux et diasporiques.
Nous proposons de nourrir la réflexion autour de cinq axes, dont les frontières sont évidemment poreuses.
• Événement, temporalités et transmission
Le concept de génération constitue une interrogation centrale. Comment s’opère la transmission d’une génération à l’autre ? Dans le domaine des engagements, la mémoire fonctionne-t-elle comme un
palimpseste, chaque génération imposant une mémoire qui efface les précédentes ? Est-ce qu’elle procède, à l’inverse, de l’héritage, chaque combat se nourrissant de ceux qui l’ont précédé ?
Comment le passage de la génération de l’expérience à celles qui n’ont pas vécu l’événement, transforme la mémoire ? Enfin, on s’interrogera sur les transmissions d’une vague migratoire à l’autre
: les groupes les plus récents élaborent-ils des pratiques mémorielles fondées sur celles de groupes mieux établis ? Il faudra sans doute distinguer les transmissions liées aux mobilisations en
migration, de celles qui relèvent de son expérience intime. Dans ces transferts générationnels, la famille occupe-t-elle une place centrale ? Il peut paraître utile de reprendre ici la notion de
« post-mémoire », définie par Marianne Hirsch dans le cadre des mémoires de la Seconde Guerre mondiale et de l’extermination des Juifs, pour l’élargir aux migrations. Enfin, on essaiera de
réfléchir, dans une perspective comparatiste, au rapport à la mémoire des différentes vagues migratoires.
• Territoires géographiques, espaces sociaux, mobilités et jeu d’échelles
La construction et la circulation des mémoires peuvent aussi être approchées, à travers les territoires géographiques et les espaces sociaux.
Il s’agira d’abord de réfléchir à la pertinence du cadre national et de varier les échelles, du local à l’international, au transnational et aux diasporas. On pourra aussi décentrer les regards
et étudier les mémoires à partir des pays d’origine, y compris celles des migrants qui sont rentrés.
La réflexion autour d’une géographie mémorielle peut nourrir d’utiles comparaisons. Le rapport à la mémoire, son expression dans l’espace public, les « politiques symboliques » ont-elles, dans
les pays d’origine et dans les sociétés d’accueil, des points de convergence ou plutôt des spécificités nationales ?
La problématique des mobilités ouvre des pistes pour aborder le rôle, dans la construction des mémoires, de tout ce qui circule : les femmes et les hommes bien sûr, mais aussi les photographies,
les correspondances ou les journaux intimes, ce qui renvoie à la question des sources. La multiplicité des lieux et des milieux en jeu impose aussi de réfléchir aux « frontières » entre les
différents espaces sociaux des mémoires : espaces privés et familiaux, espaces publics ou semi-publics (les associations, le bal, les cafés, les foyers, etc.). Il s’agira de regarder comment s'y
manifestent les processus mémoriels et ce qui relève, ou non, d'une spécificité des mémoires des migrations.
• Identités et multi-appartenances
Les mémoires des migrants ne peuvent se penser en référence au seul fait migratoire. Il nous paraît important de les confronter au cadre théorique élaboré dans l’entre-deux-guerres par Maurice
Halbwachs, y compris dans ses évolutions, et de voir quels rôles respectifs jouent dans la construction des mémoires de migrants, la migration mais aussi d’autres appartenances : politique,
territoriale, religieuse, sociale ou de genre. Ces mémoires sont en effet à penser comme un processus d’interactions entre l’individu et le groupe, mais aussi entre les différents groupes
sociaux. On pourra également mettre en regard le rôle des mémoires dans les constructions identitaires, et la valeur que leur accordent les sociétés d’accueil. À titre d’exemple, l’identité
européenne permet désormais aux migrants originaires de l’Union des appartenances multiples, posture souvent refusée aux migrants extra-européens.
• Politiques symboliques et patrimonialisation
Depuis les années 1980, les politiques symboliques ont répondu à des mobilisations mémorielles, dans le champ des migrations et ailleurs, suscitant en retour d’autres initiatives. Les pouvoirs
publics participent ainsi au jeu des constructions mémorielles, qu’ils peuvent activer, soutenir, mais aussi empêcher, notamment par le bais des politiques culturelles et des financements. Quels
sont les processus de reconnaissance possibles, et à l’œuvre, pour les mémoires de migrations ? Les pouvoirs publics se préoccupent-ils de mémoire ou d’une gestion du fait minoritaire ? L’Union
européenne exerce-t-elle une influence particulière, à travers ses subventions et la définition d’enjeux qui dépassent le cadre national ?
Quel rôle tient la patrimonialisation, et selon quelles formes, dans le processus de reconnaissance ? Poser cette question renvoie à d’autres interrogations : quel rôle est dévolu aux migrants,
et quel rôle revendiquent-ils ? On s’intéressera notamment aux musées dans leurs différentes formes, et à la création artistique confrontée aux mémoires, à leur usage, à leur médiation et à leur
réception.
• Historiens de l’immigration et mémoires des migrations
Les débats historiographiques des dernières décennies ont permis de réfléchir au rôle du témoin et de la mémoire dans l’écriture du passé. Ils ont aussi tourné les regards vers l’histoire de ceux
qui laissent peu de traces dans les archives, faisant ainsi émerger une réflexion sur les sources et sur d’autres manières d’écrire l’histoire.
À l’intersection de ces évolutions, il semble utile d’analyser la place qu’occupent les mémoires dans les travaux des historiens et dans les débats historiographiques sur les migrations.
Organisation du colloque
Envoi et choix des propositions
Les propositions de communication doivent être envoyées en français ou en anglais (fichier attaché en format word ou rtf).
Elles comporteront un titre et un résumé d’environ 3000 signes (450 mots), les coordonnées complètes de l’intervenant (nom, prénom, fonction et rattachement institutionnel, courriel, adresse
postale du domicile, téléphone) et une courte biographie.
Le texte définitif des communications devra être envoyé trois semaines avant le colloque pour être transmis aux discutants.
Plusieurs types de propositions seront plus particulièrement appréciées : celles privilégiant une analyse dans le temps long de l’histoire, celles prenant en compte les mobilités entre espaces
sociaux ou géographiques, celles enfin développant une perspective comparative entre pays d’origine ou pays d’accueil.
Dans ce colloque à vocation interdisciplinaire, les propositions intégrant une réflexion épistémologique seront les bienvenues.
Une attention particulière sera apportée aux propositions des doctorant(e)s et des jeunes chercheurs et chercheuses.
Adresse courriel
colloquememoires@histoire-immigration.fr
Calendrier
Date limite d’envoi des propositions : 25 mars 2012
Choix définitif des propositions par le comité scientifique : début mai 2012
Réception des textes des communications : 31 octobre 2012
Déplacements
Les frais de voyage et d’hôtel sont pris en charge par les organisateurs du colloque. L’organisation sera précisée aux intervenants retenus au mois de juin.
Comité scientifique
Marianne Amar (Cité nationale de l’histoire de l’immigration), Michèle Baussant (Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative, Université Paris Ouest Nanterre La Défense), Hélène
Bertheleu (Université de Tours, CITERES), Yvan Gastaut (Université de Nice Sophia Antipolis, Urmis), Nancy L. Green (EHESS, Centre de recherches historiques), Jim House (University of Leeds),
Tony Kushner (University of Southampton), Marie-Claire Lavabre (Institut des sciences sociales du politique, Université Paris Ouest Nanterre La Défense), Sabina Loriga (EHESS, Centre de
recherches historiques), Denis Peschanki (Centre d’histoire du XXe siècle, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne), Laure Pitti (Université Paris 8, CSU-CRESPPA), Henry Rousso (Institut d’histoire
du temps présent), Scott Soo (University of Southampton), Laure Teulières (Université Toulouse-Le Mirail / FRAMESPA).
Partenariats
Le colloque est organisé par la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, en partenariat avec les laboratoires Framespa (CNRS / Université Toulouse II-Le Mirail, UMR 5136) et Citeres (CNRS /
Université de Tours, UMR6575)